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Le souffle de la colère à nouveau dans la rue pour imposer d'autres choix budgétaires
information fournie par AFP 18/09/2025 à 08:35

Un étudiant tient une pancarte tout en bloquant l'entrée de l'école Maurice-Ravel à Paris, le 18 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Un étudiant tient une pancarte tout en bloquant l'entrée de l'école Maurice-Ravel à Paris, le 18 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Écoles et transports perturbés, cortèges massifs attendus et projets d'actions coup de poing: la colère sociale souffle en France jeudi, pour la seconde fois en huit jours, pour tenter d'imposer d'autres choix budgétaires à un Premier ministre sur une corde raide.

A 07h00, "42 événements, dont 25 sur la voie publique", réunissant 1.200 manifestants, étaient recensés sur le territoire, selon une source policière faisant état de deux interpellations.

Des étudiants bloquent l'entrée de leur lycée (lycée Thiers) dans le centre de Marseille, dans le sud-est de la France, le 18 septembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Des étudiants bloquent l'entrée de leur lycée (lycée Thiers) dans le centre de Marseille, dans le sud-est de la France, le 18 septembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Parmi les blocages, celui du lycée Maurice-Ravel dans le 20e arrondissement de Paris par au moins 300 lycéens brandissant des pancartes "bloque ton lycée contre l'austérité", a constaté l'AFP.

A Marseille, des petits groupes qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés, parfois à coup de lacrymogènes, notamment dans le quartier de la Joliette, près du port, selon l'AFP. Des appels avaient été lancés sur les réseaux pour bloquer dans ce quartier le siège de l'armateur CMA-CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé.

Le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau a évoqué une tentative, déjouée, de "sabotage" sur un réseau d'eau en Martinique et des "points de blocage débloqués" en région parisienne.

Les perturbations dans les transports en commun sont quant à elles "conformes aux attentes", avec la plupart des métros et RER qui ne circuleront qu'aux heures de pointe, a indiqué la RATP à l'AFP.

Le préfet de police de Paris Laurent Nunez (G) et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'adressent à la presse après avoir rencontré des policiers à la Porte d'Orléans à Paris le 18 septembre 2025 ( AFP / Ludovic MARIN )

Le préfet de police de Paris Laurent Nunez (G) et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'adressent à la presse après avoir rencontré des policiers à la Porte d'Orléans à Paris le 18 septembre 2025 ( AFP / Ludovic MARIN )

Au total, jusqu'à 900.000 manifestants sont attendus par les autorités, une affluence qui dépasserait largement la mobilisation, moins structurée, du 10 septembre (près de 200.000 personnes d'après le décompte officiel) et égalerait celle des journées d'action contre la réforme des retraites en 2023.

De Montpellier (10H30) à Lille (14H30) en passant par Saint-Malo (11H00) ou Rennes (13H00), quelque 250 cortèges sont prévus dans toute la France, avec pas moins d'un tiers d'enseignants grévistes dans les écoles et de fortes perturbations également sur les trains Intercités.

Le fondateur de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce un discours sur scène lors de la fête de l'Humanité, à Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, le 13 septembre 2025 ( AFP / Ian LANGSDON )

Le fondateur de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, prononce un discours sur scène lors de la fête de l'Humanité, à Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, le 13 septembre 2025 ( AFP / Ian LANGSDON )

Les neuf leaders syndicaux seront réunis à Paris, où le cortège s'élancera à 14H00 de la place de la Bastille (dans l'est de la capitale) en direction de la place de la Nation.

Plusieurs responsables de gauche devraient également défiler, comme l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui manifestera à Marseille dès 10H30.

Un dispositif de sécurité du même ordre que le 10 septembre a été déployé avec environ 80.000 policiers et gendarmes, appuyés par des drones, 24 engins blindés Centaure et dix canons à eau. Bruno Retailleau avait mis en garde contre une "convergence des violents" et des risques de casse.

Les pharmaciens se mobilisent, eux aussi, pour dénoncer la réduction des remises commerciales sur les médicaments génériques. Environ neuf officines sur 10 devraient rester fermées.

- Balais -

Les signaux d'apaisement qu'a tenté d'envoyer le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu en abandonnant l'impopulaire suppression de deux jours fériés et en supprimant les "avantages à vie" des anciens Premiers ministres, n'ont pas essoufflé la mobilisation.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025 à Paris ( POOL / Ludovic MARIN )

Le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025 à Paris ( POOL / Ludovic MARIN )

Refus d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage et du gel des prestations sociales, demande de moyens pour les services publics et de justice fiscale... Les revendications sont nombreuses et les crispations sur la très controversée réforme des retraites, adoptée sans vote en 2023, persistent.

"Nous récoltons aujourd'hui le résultat de la mobilisation enclenchée il y a deux ans" contre cette réforme, a estimé mercredi dans Libération la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet, qui réclame toujours son "abrogation".

Son homologue de la CFDT, Marylise Léon, a appelé dans le Parisien à sa "suspension". Ce serait une "preuve que le gouvernement aurait entendu les revendications", a-t-elle jugé.

Comme aux grandes heures de la mobilisation de 2023, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires font front commun pour dénoncer les mesures d'économie annoncées par François Bayrou en juillet.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet s'exprime devant la presse après s'être entretenue avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 15 septembre 2025 à Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet s'exprime devant la presse après s'être entretenue avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 15 septembre 2025 à Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

Pourtant, des divergences apparaissent déjà dans ce front, depuis la réception des syndicats à Matignon ces derniers jours. Sophie Binet en est sortie en dénonçant une rupture de façade avec les choix de François Bayrou tandis que François Hommeril (CFE-CGC) a estimé que cet entretien ouvrait "des perspectives" et Cyril Chabanier (CFTC) a senti "un Premier ministre prêt à bouger les lignes".

Marylise Léon a reconnu certains signaux d'ouverture mais plaidé pour que le monde du travail ne soit pas "le seul à payer" la facture.

La plan de François Bayrou prévoyait un effort massif d'économies de 44 milliards d'euros pour le budget 2026.

Son successeur a l'intention d'en faire un point de départ, avant de laisser les parlementaires l'amender.

En attendant, de nouveaux mots d'ordre sur les réseaux sociaux appellent à poursuivre la mobilisation sur les places des villes dimanche, avec des balais comme symbole de colère.

3 commentaires

  • 09:18

    900 000 selon la CGT... Des fainéants, sans dents, bons à riens, le plus souvent de la fonction publique, dans certains secteurs... Aidé pendant les GJ, le covid (un pognon de dingue) et les 2 premières années de la guerre en Ukraine ! Pour la photo N°2, je me demande comment qui étudiant qui n'ont jamais travaillé peuvent faire grève ?!


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